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  • Photo du rédacteurL'appel des forêts

Le peuple Bishnois


L'histoire incroyable du peuple Bishnois débute en 1485 en Inde au Sud de Jodhpur, dans le village de Khejarli

La pluie n’est pas tombée depuis dix ans. Au cœur de la sécheresse et de la famine, les hommes deviennent fous. Ils tuent leur bétail, Ils traquent les animaux sauvages, détruisent les forêts.

Jambhoji, alors âgé de 34 ans, a une vision : celle de la fin de l’humanité. Décidé à agir, il expose 29 préceptes et promet que, s’ils sont suivis à la lettre, chacun sera à l’abri des fléaux. Parmi ces règles : protéger les animaux sauvages, n'utiliser que du bois mort pour conserver le plus d'arbres vivants possibles, pratiquer la compassion et le pardon, etc.

Ces 29 préceptes conduisent les bishnois (ce qui veut dire 29 en hindi) à une rapide prospérité. Jambhoji le sage a vu juste, la jeune forêt qui s'installe alors les protège de la sécheresse, les sources se remettent à couler, les animaux reviennent, le sol retrouve sa fertilité et la vie revient.

Bien plus tard, en 1730, la communauté Bishnois s'est développée et vit dans un paradis, les arbres sont désormais énormes et attirent la convoitise du maharaja de Jodhpur. En effet, celui-ci en a besoin pour agrandir son palais. Il envoie donc ses bûcherons couper les khejris, arbres sacrés pour les Bishnois.

Aussitôt, une femme, Amrita Dévi, ainsi que ses filles et d'autres femmes, s'interposent entourant chacune un arbre de leurs bras.

Puis hommes, vieillards, jeunes suivent l'exemple des femmes. Tous prennent un arbre à bras le corps. Ce jour là, les soldats coupèrent, mutilèrent, sans distinction, les arbres et les Bishnoïs. 363 personnes furent ainsi massacrées pour avoir tenté de protéger les arbres.

Le roi de Jodhpur, ayant appris l'étendue du massacre, honora le courage des Bishnoïs en ordonnant que les zones qu'ils habitaient deviennent sacrées et qu'en ces lieux nul étranger à leur religion ne manque de respect à leurs 29 commandements, mais y obéisse en ne tuant ni animaux ni arbres. Aujourd’hui, ce sont 600 000 individus qui se battent toujours pour préserver la nature et la vie sauvage du désert.


Ce peuple visionnaire ainsi que la plupart des peuples premiers nous ouvrent les yeux sur la possibilité d'une autre relation au monde. La nature n'est pas "notre environnement", nous en faisons partie et notre destin est lié à celui de la nature.


Pour aller plus loin :

Irène Frain raconte cette histoire vraie dans son magnifique roman ; "la forêt des 29" Lafon 2011.

Franck Vogel (photo ci-dessus), brillant photographe, a fait connaître ce peuple en France notamment



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